Le Saxophone

à travers le Jazz

Saxophonistes de Jazz 15/15

Lester Young

Willis Lester Young dit Lester Young (1909-1959)
surnommé le "Pres" (comme Président) par Billie Holiday, puis par tout le monde du jazz.

Lester Young est né le 27 août 1909 à Woodvil le (Mississipi). Il débute sa carrière comme batteur dans le groupe familial : les Ministrel Show. Il abandonne vit la batterie pour la clarinette et le saxophone alto. Il délaissera ensuite le saxophone alto pour lui préférer le ténor fera partie de nombreux orchestres (les Bostonians, orchestre de Art Bronson, en 1928, les Blue Devils en 1932,...) avant d'intégrer en 1933 celui de Count Basie, qui le rendra célèbre.

Il joue ensuite dans d'autres orchestres (Andy Kirk, Fletcher Henderson) avant de se consacrer aux petites formations. Il se produit avec Billie Holiday, Teddy Wilson (1937), sous son nom ou sous celui de son frère Lee Young (1941), enregistre avec Nat King Cole, retourne un temps chez Count Basie (1943/1944). Il sera l'un des piliers de la tournée Jazz at the Philharmonic (de 1946 à 1957) de Norman Granz. A partir de cette tournée et jusqu'à la fin de sa vie, Lester Young a eu une activité de musicien en free-lance, se produisant en Europe et aux Etats-Unis. Il meurt à New York, au retour d'un angagement à Paris, en février 1959.

Les influences de Lester Young

Alors que tout le monde suit, à l'époque, la "mode" Coleman Hawkins (son très musclé, ample vibrato,...), Lester Young s'en démarque en lui opposant une sonorité beaucoup plus claire, sans vibrato, sauf en fin de tenue. Ce choix esthétique se comprend aisément lorsqu'on sait que Lester Young citait comme ses principales influences Franckie Trumbauer et Bud Freeman. Son jeu se caractérise aussi par une articulation nouvelle. Les accents, jusqu'alors placés sur les temps forts, sont, chez lui, sur les temps faibles. Lors de phrases en croche, les accents apparaissent aussi sur les contretemps. Ce marquage rythmique, nouveau pour l'époque, fût adopté par les musiciens de la génération du Be Bop.

Lester Young marquera le jazz cool, qu'il a hérité de Count Basie, de sa décontraction rythmique, de son goût pour les sonorités douce et mates et d'une forme de sensibilité blessée. On compte parmi ses premiers disciples Stan Getz, Zoot Sims et Wardell Gray, entre autres (cf. photo). D'un point de vue harmonique, le style mélodique de Lester Young, très "horizontal", ne préfigure en rien les révolutions qu'apporteront Theolonius Monk, Charlie Parker ou Dizzy Gillepsie.

On notera pour finir une dernière particularité du jeu de Lester Young : il utilise les faux-doigtés et attaque les notes "par en-dessous", en relachant légèrement la lèvre inférieure.