Dexter Gordon naît à Los Angeles (Californie) le 27 février 1923. Dès son plus jeune âge, il va cotoyer Duke Hellington et Lionel Hampton qui font partie de la clinetèle de son père médecin. Son premier instrument est la clarinette. Il s'initiera ensuite au saxophone avec un alto avant de s'illustrer au saxophone ténor.
Il travaille de 1940 à 1943 dans l'orchestre de Lionel Hampton, puis, après avoir joué avec Lee Young (le frère de Lester) et Jessie Price (1943), il rejoint le grand orchestre de Louis Armonstrong (1944/1945), et c'est au sein de cette formation qu'il fait la connaissance de la nouvelle générations des musiciens Be Bop. Il participe ensuite à un sextet avec Charlie Parker et Miles Davis, enregistre avec Dizzy Gillepsie, Fats Navarro, J.J. Johnson, Tadd Dameron, etc.... Il co-dirige ensuite avec Wardell Gray un quintet à deux ténor (1947). Ses enregistrements se font par la suite un peu plus rares : Tadd Cameron (1947), Stan Levey et quelques faces sous son nom au début des années 50.
Sa carrière est perturbée jusqu'en 1960 où il enregistre et joue la pièce The Connection. En 1962, comme de nombreux des ses collègues contemporains, il s'installe au Danemark où il travaille et réside jusqu'en 1976, date qui marque son retour sur la scène américaine. En 1986, à bout de force, Dexter Gordon participe au film de Bertrand Tavernier Autour de Miniuit où il exécute un magnifique numéro d'acteur. Il meurt aux Etats-Unis 4 ans plus tard.
Dexter Gordon influencé très tôt par les grands solistes de l'ère swing (Johnny Hodges et Benny Carter, entre autres) se laissera influencé par le charme et l'élégance de Lester Young. Il marquera John Coltrane qui le reconnaitra comme une de ses principales influences, avant que le vent ne tourne et que Dexter Gordon s'inspire en retour de John Coltrane, à la fin des années 50.
Dexter Gordon et son complice Wardell Gray furent considérés comme les premiers saxophonistes ténor du Be Bop. Le jeu de Dexter Gordon se caractérise avant tout par son phrasé où une mise en place volontairement en retard du temps donne l'impression de toujours retenir le tempo. Cela s'accompagnait souvent souvent sur scène de mouvements lents et dansants de son coprs. Le son, puissant et généreux avec un timbre nasal, se caractérise par un vibrato large et lent. Il insère des thèmes ou des riffs au caractère souvent bluesy dans son jeu mélodique et son jeu se reconnaît au fin de note descendantes, effet qu'il obtient par un relâchement de l'embouchure.